giardini di villa ormoni

14. Araucariaceae Henkel & W.Hocst.

Famille de conifères originaire du Trias et ayant connu une grande splendeur au Jurassique et au Crétacé. Avec l’extinction des dinosaures, les Araucariaceae se sont également éteintes, à l’exception de quelques rares occurrences dans la flore de l ‘Antarctique. Leurs descendants, une quarantaine d’espèces réparties en trois genres, peuplent aujourd’hui l’Amérique du Sud, l’Océanie et l’Asie du Sud-Est. Arbres à feuilles persistantes, dressés, pouvant atteindre 50 mètres de haut, aux branches souvent verticillées, à l’écorce résineuse épaisse, aux feuilles alternes, écailleuses, aplaties et lancéolées, dont les jeunes sont souvent différentes des adultes (hétérophylles). Microsporophylles mâles en chatons, macrosporophylles femelles globuleuses avec des écailles portant un seul ovule. Strobilus ligneux, souvent de grande taille, avec des écailles qui tombent à maturité. Trois genres lui appartiennent, tous présents dans les jardins de la côte ligure et de la Côte d’Azur : Agathis, Araucaria et Wollemia.

Araucaria bidwillii Hook

ÉtymologieLe nom du genre dérive de Araucanos, l’exonyme donné par les Espagnols aux peuples indigènes du Chili et du sud-ouest de l’Argentine, régions où les araucarias sont largement répandues. L’épithète spécifique a été donnée en l’honneur du botaniste John Carne Bidwill, directeur des jardins botaniques royaux de Sydney dans la première moitié du XIXe siècle.                               
Nom communPin de montagne de Bunya, arbre de la veuve
OrigineNord-est de l’Australie (Queensland)
DescriptionGrand arbre à feuilles persistantes qui peut atteindre jusqu’à 45 m de hauteur dans ses régions d’origine. Son port est conique et globuleux, avec de longues branches horizontales et des rameaux apicaux allongés et pendants. Le tronc a une écorce gris-brun, épaisse et lisse. Les feuilles sont lancéolées, aplaties, vert foncé, à bords entiers, à apex aigu, piquantes, jusqu’à 5 cm de long. Plante monoïque. Les cônes mâles apparaissent au printemps, sont pendants, cylindriques, jusqu’à 20 cm de long et disposés sur des branches courtes. Les strobiles femelles sont visibles et frappantes, elles poussent sur les branches supérieures de l’arbre et mûrissent à la fin de l’hiver ; elles sont de forme elliptique ou globulaire, pèsent jusqu’à 6 kg, mesurent jusqu’à 30 cm de long et sont constituées de nombreuses écailles à sommet triangulaire. Chacune d’elles contient une graine comestible, de bonne saveur, de forme elliptique allongée et de couleur claire, protégée par un involucre coriace. La germination est particulière dans le sens où la graine produit d’abord une radicule et déplace ensuite les nutriments dans un tubercule, d’où émerge ensuite le germe. Ce mécanisme est unique chez les conifères et peut prendre jusqu’à deux ans pour s’achever et donner naissance à une jeune plante. Les graines restent généralement dans le cône jusqu’à ce qu’il tombe de l’arbre ; la dispersion des graines est limitée à la zone de chute des feuilles, mais on pense que dans le passé, il y avait peut-être une sorte d’animal porteur, aujourd’hui disparu, pour transporter les graines. Récemment, la collecte et la dispersion des graines par le marsupial arboricole opossum à oreilles courtes (Trichosurus caninus) ont été établies. Dans leurs lieux d’origine, les graines crues, grillées sur des braises ou moulues en farine, constituaient un aliment très apprécié des populations indigènes. A. bidwilli était un arbre extrêmement important pour les peuples indigènes, qui le considéraient comme sacré. C’est une plante très ornementale, tant pour son habitus aux connotations préhistoriques que pour sa noble posture. Cependant, la chute spontanée des cônes femelles exige que la plante soit placée dans des endroits du jardin qui n’incitent pas les visiteurs à s’en approcher. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « l’arbre des veuves », selon un récit populaire qui voyait les bûcherons effectuant des travaux forestiers menacés par ses gros cônes tombant librement. Les spécimens cultivés dans les jardins de la Villa Ormond ont été plantés dans les années 1930.